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Eugénie Grandet
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113 critiques spectateurs
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traversay1
3 588 abonnés 4 866 critiques Suivre son activité
4,0
Publiée le 19 septembre 2021
Quoi de neuf ? Balzac, encore et toujours. Depuis longtemps, le cinéma français en a fait l'un de ses "scénaristes" de prédilection, par exemple au temps de l'Occupation allemande, et voici qu'en l'espace d'un mois Eugénie Grandet et Illusions perdues se voient offrir de nouvelles adaptations, respectivement par Marc Dugain et Xavier Giannoli. Le cas du premier est excitant parce qu'il est lui-même un romancier reconnu et que son Échange des princesses partait déjà d'un matériau littéraire, pour une singulière page d'histoire. Son Eugénie Grandet est d'un très grand classicisme, ce qui est ici une qualité, eu égard à la limpide trame romanesque qui n'a nul besoin d'ornements stylistiques de mise en scène pour en imposer. C'est sobre, très ancré dans une belle atmosphère ligérienne, monté à la perfection avec des scènes courtes qui évitent de céder à la contemplation et à une admiration excessive d'un texte ciselé, comme un hommage aux richesses de la langue française et à l'écriture de Balzac. Mais si cette version d'Eugénie Grandet a autant de goût, elle le doit évidemment à ses interprètes et à une direction d'acteurs que l'on sent précise comme de l'horlogerie, avec l'immense Olivier Gourmet pour incarner le symbole de la triste vice de l'avarice et de l'égoïsme forcené. A ses côtés, quel bonheur de retrouver, après Mon inconnue, la lumineuse Joséphine Japy, splendide et plus que crédible Eugénie. Sans oublier tous les rôles "d'appoint" où l'on saluera avant tout la justesse de Valérie Bonneton.
18 1
velocio
1 306 abonnés 3 139 critiques Suivre son activité
4,0
Publiée le 28 septembre 2021
Force est de reconnaitre qu'Honoré de Balzac n'a pas toujours été bien servi par le cinéma. En réalisant un film à costumes qui ne sente pas à plein nez le film à costumes, en sachant "nettoyer" le roman pour en faire une œuvre cinématographique tout en étant fidèle à son esprit, en utilisant l'ellipse avec beaucoup d'intelligence, en profitant de la beauté des paysages naturels offerts par la région de Saumur, en choisissant un des meilleurs Directeurs de la photographie du moment et en réunissant un ensemble absolument parfait de comédiennes et de comédiens, Marc Dugain nous offre indubitablement une des meilleures adaptations de l'œuvre de Balzac.
13 2
AZZZO
303 abonnés 810 critiques Suivre son activité
4,5
Publiée le 2 octobre 2021
Quel bol d'air frais que cette adaptation sur grand écran de ce classique de la littérature française. Le talent de Marc Dugain n'est plus à démontrer, il en fait preuve une fois de plus en parvenant à moderniser notre regard sur l'oeuvre sans pour autant la trahir. Joséphine Japy, Valérie Bonneton et l'extraordinaire Olivier Gourmet donnent corps au film avec la beauté des mots de Balzac. Le travail de lumière, la justesse des choix de mise-en-scène et des mouvements de caméra transforment l'austérité en intimité. Malgré la lenteur des séquences et la froideur des décors, Marc Dugain donne à lire l'oeuvre avec des yeux contemporains. Outre la critique balzacienne des travers de la bourgeoisie de province, il transforme le destin tragique d'Eugénie Grandet en récit de l'émancipation d'une femme. C'est là une lecture moderne de l'oeuvre qui n'est pas sans intérêt. Très beau film.
10 1
PLR
467 abonnés 1 561 critiques Suivre son activité
3,5
Publiée le 30 septembre 2021
Amis de la culture et donc de la littérature, soyez les bienvenus. Pour ma part, n’ayant pas assez de cette culture, je dois avouer ne connaître l’œuvre littéraire d’Honoré de Balzac et notamment son « Eugénie Grandet » que de nom, sans être capable de bien en cerner le contenu, le message et la critique sociale. Je ne saurais donc faire aucun grief à ce film de s’être écarté, puisqu’on le dit ici et là (y compris dans les présentes critiques), de l’œuvre originale. Il reste donc le plaisir d’un film en costume d’époque, avec des personnages dans leur posture et ambitions sociales de l’époque. Au fait, est-ce que sur le fond ça a changé depuis ? Ici le père Grandet immensément riche à la suite d’affaires rondement menées et d’opportunités savamment saisies, mais sans se l’avouer à lui-même et surtout à sa famille, nous joue le rôle de l’Avare (Molière a dû inspirer quelque peu de Balzac). Et l’idée d’avoir à payer une dot pour sa fille provoque en lui le plus grand des tourments, sur le registre du drame pas de la comédie. De dot, il n’y aura point puisque pas de mariage. Ce n’est pas forcément un choix social très réfléchi à une époque où une femme ne saurait rester seule, au risque de se retrouver hors de la société… bourgeoise bien entendu. Vous savez ces bourgeois qui ont fait la Révolution et pris la place de la noblesse pour se glisser finalement dans les mêmes habits. Ce sera l’occasion, au moins dans le scénario de cette adaptation, de quelques images subliminales de féminisme dans le cheminement d’Eugénie Grandet. Ça on nous dit que ce n’est pas dans le roman ! Soit. Et que ce serait ridicule. Amis de la culture et de la littérature, vous voilà sévères. C’est une adaptation. Le scénarise a bien le droit de se laisser inspirer par autre chose que l’œuvre originale. Surtout que le spectateur érudit est prévenu. L’ensemble de l’interprétation des différents rôles est de bonne facture. Personnellement, j’ai surtout pris plaisir au jeu de Bruno Raffaelli, Sociétaire de la Comédie Française (rôle de Cruchot père, notaire de son état). Un acteur qui a une filmographie longue comme le bras et qui s’efface derrière son personnage, à tel point qu’on ne voit plus l’acteur mais seulement le personnage, plus vrai que nature y compris avec l’imaginaire qu’on prête à un officier public de l’époque.
7 2
ChouX_D
58 abonnés 35 critiques Suivre son activité
5,0
Publiée le 29 septembre 2021
Un rôle fait pour Joséphine Japy, qui, toute en force et délicatesse fait d'Eugenie Grandet un grand personnage de cinéma. La lumière est maîtrisée, et l'histoire passionnante de modernité, un grand film !
6 0
Coric Bernard
377 abonnés 592 critiques Suivre son activité
4,5
Publiée le 12 février 2021
Cette nouvelle adaptation cinématographique du célèbre roman d'Honoré de BALZAC est très réussie. La réalisation est très soignée au niveau des décors, de la lumière et des images bien traités avec le talentueux directeur de photographie qu'est Gilles PORTE. La vie d'Eugénie GRANDET et de sa famille est très bien retranscrite et l'atmosphère de cette époque est aussi bien restituée. Le réalisateur a bien su traduire fidèlement l'esprit de l'oeuvre de BALZAC et y ajoutant une touche moderne de cette étude des mœurs de cette époque. Et pour incarner cette histoire, les personnages sont magnifiquement interprétés notamment par un Olivier GOURMET au mieux de sa forme.
En résumé, le réalisateur a réussi un beau film historique bien adapté à l'écran.
Bernard CORIC
6 0
selenie
6 266 abonnés 6 185 critiques Suivre son activité
4,0
Publiée le 7 novembre 2021
Le réalisateur-scénariste arrive magnifiquement à nous immerger dans cette demeure triste et austère, où les femmes sont des accessoires de beauté, ou même de simple présence sociale et de convenance ! On ressent avec douleur cette solitude toute féminine, ce quotidien fait des petites tâches quotidiennes toutes féminines évidemment où l'ennui est le loisirs de chaque jour qui passe alors que monsieur s'en va tout le jour amasser encore et toujours plus sans que sa famille n'ait droit à un temps soit peu d'intérêt ou d'attachement. Tout sonne juste même si tomber amoureuse semble trop soudain, et exception faîte des répliques féministes qui sonnent trop opportunistes voir anachroniques vis à vis d'aujourd'hui. Néanmoins, Dugain signe une fois de plus un drame historique dure et touchant avec des acteurs impeccables, dont surtout un Olivier Gourmet imposant en patriarche et une Joséphine Japy à la beauté diaphane émouvante.
Site : Selenie
4 1
SUZY AND MEE
139 abonnés 111 critiques Suivre son activité
3,5
Publiée le 26 octobre 2021
Waouh ! Du vent frais chez Balzac ! Film à priori plutôt austère avec pour seule qualité d'excellents acteurs (Bonneton au meilleur de sa forme!)... décors inexistants et rythme trop lent... et le vent frais finit par se lever...! Bravo !
5 0
Jipéhel
39 abonnés 176 critiques Suivre son activité
4,0
Publiée le 2 octobre 2021
Portrait d’un avare
Felix Grandet règne en maître dans sa modeste maison de Saumur où sa femme et sa fille Eugénie, mènent une existence sans distraction. D’une avarice extraordinaire, il ne voit pas d’un bon œil les beaux partis qui se pressent pour demander la main de sa fille. Rien ne doit entamer la fortune colossale qu’il cache à tous. L’arrivée soudaine du neveu de Grandet, un dandy parisien orphelin et ruiné, bouleverse la vie de la jeune fille. L’amour et la générosité d’Eugénie à l’égard de son cousin va plonger le Père Grandet dans une rage sans limite. Confronté à sa fille, il sera plus que jamais prêt à tout sacrifier sur l’autel du profit, même sa propre famille... Mais est-il encore besoin de raconter le thème d’un des romans les plus célèbres de la littérature française ? Cette fois, c’est Marc Dugain qui a décidé d’adapter Balzac. 105 minutes de très haute volée. Tout est là, une image somptueuse, une reconstitution peaufinée, une interprétation absolument parfaite… et surtout, l’esprit du grand Balzac qui souffle sur ce drame de bout en bout. Un seul bémol, mais de taille, pourquoi avoir autant changer… que dis-je bouleverser la fin du roman ? Dérangeant pour les lecteurs
Marc Dugain aime les films d’époque et y excelle. Souvenons-nous simplement de l’éblouissant Echange des Princesses. Le roman paru en 1834 fait partie de La Comédie Humaine dans le premier volume des Scènes de la vie de province. Il évoque les mentalités sous la Restauration et mène également une étude de l’évolution de caractères différents au cours du temps, de l’inflexibilité du père Grandet et de la perte des illusions de sa fille. Même si cette adaptation a des relents subliminaux post #Me Too parfois étranges, c’est bien le personnage du père qui a fasciné Dugain. Un drame crépusculaire de l’avarice, de l’ennui et de la frustration. Tout est là, dans les regards, les silences, les décors et les costumes étouffants et dialogues particulièrement bien écrits. Comme l’a écrit un internaute Quoi de neuf ? Balzac, encore toujours ! Mais la réécriture a réussi à faire de ce monument littéraire une œuvre superbement cinématographique. Malgré la pesanteur du sujet, un grand bol d’air dans notre cinéma français.
La toute fraîche Joséphine Japy campe une Eugénie plus que déterminée face à l’ogre Olivier Gourmet… Quel acteur ! On ne s’en lasse pas. Les rôles secondaires sont également magnifiquement tenues par Valérie Bonneton, - qu’on sort enfin de ses rôles d’hystériques de comédie franchouillardes -, César Domboy, Nathalie Becue, Bruno Raffaeli, etc. Comme quoi, ce 7ème Art n’a pas fini de nous enthousiasmer puisque dans la même semaine on peut aimer un blockbuster comme Dune et le plus intime des cinémas, celui de Dugain servant Balzac. Merci !
5 0
Bdfoucher
53 abonnés 94 critiques Suivre son activité
4,0
Publiée le 15 octobre 2021
Il ne faut pas rater ce film de Marc Dugain. Même s’il est une interprétation libre du roman éponyme d’Honoré de Balzac, on y retrouve l’esprit, la lenteur et le monde clos de la province comme Balzac se plaît à la décrire avec beaucoup de détails et la comptabilité précise de ses romans d’argent (Gobseck, l’illustre Gaudissard…). Félix Grandet (Olivier Gourmet) est un vigneron qui s’est enrichi à la Révolution et qui ne montre rien. Sa femme, dont le prénom n’est pas même donné (Valérie Bonneton) et sa fille Eugénie (superbe Joséphine Japy) s’étiolent dans leur maison sinistre et glaciale de Saumur oú toute dépense est comptée. Seuls le notaire Cruchot et le banquier de Grassins connaissent la richesse exacte du père Grandet et Cruchotins et de Grassinistes s’emploient, en se concurrençant, à capter la main de la seule héritière quand débarque le cousin de Paris. L’arrivée de Charles Grandet, beau jeune homme à la mode de la capitale, bouleverse la maison et le cœur d’Eugenie mais il est ruiné. Il part bien vite pour l’Amérique ou l’Afrique se constituer une fortune pour survivre à son père failli, non sans avoir au préalable séduit sa cousine. L’attente est longue pour Eugénie qui lui a donné son or autant par amour que par bonté au grand dam de son père qui l’enferme dans sa chambre et qui tue sa femme de désespoir. Quand Grandet meurt sa fortune s’élève à 17,6 millions de livres (plus de 40 millions d’euros d’aujourd’hui). Charles est rentré et, oubliant sa cousine qu’il pense pauvre, épouse une riche héritière du Boulevard Saint Germain. Eugénie monte alors à Paris, paie les dettes de son cousin empêché. Elle choisit de rester seule et de partir découvrir le monde. Marc Dugain fait tenir à Eugenie des propos d’indépendance vis à vis de la société et de l’église que Balzac n’exprime pas mais auquel il pensait assurément. C’est un écrivain féministe et nombre de ses héroïnes rompent avec les conventions ( ma préférée est Laurence de Cinq-Cygne d’ « Une ténébreuse affaire »). Il se méfie de l’église et des bigots et exècre les calculs bourgeois mais ne théorise jamais. Le film vaut aussi pour ses couleurs, les paysages d’automne qu’il montre et qui sont comme des tableaux et la reconstitution soignée de l’époque à la lumière des chandelles (les bougies sont un produit de luxe). On ne s’ennuie pas une seconde et la lenteur reflète bien du coup le rythme du livre très enfermé où Eugénie paie les dettes de son cousin par une lettre et un mandat sans jamais quitter Saumur ni même annoncer qu’elle part en voyage puisqu’elle épouse le fils Cruchot (devenu le Président de Bonfons) qui meurt aussitôt, puni dit Balzac « d’avoir trop minuté » cette union.
4 1
Enrico M
54 abonnés 24 critiques Suivre son activité
4,0
Publiée le 6 octobre 2021
Très bon film - je n'y allais pas gagnant, n'étant pas fan de l'Echange des princesses - mais j'ai été très agréablement surpris par la puissance du jeu des acteurs et des actrices, par la modernité de leur jeu et la modernité des paroles de Balzac qui résonnent fort aujourd'hui. Cadre soignée, mise en scène réfléchie. Un film public intelligent.
4 0
Francoise H.
24 abonnés 80 critiques Suivre son activité
4,0
Publiée le 29 septembre 2021
Merci Monsieur Dugain. Quelle belle adaptation du roman de Balzac. Qu'il est bon de "se poser", sur un rythme un peu ralenti et naturel comme on l'imagine à l'époque... Balzac... avant-gardiste sur la condition de la femme... quelle belle lecture de la "société" et tous ses vices... cette Comédie Humaine qui reste très contemporaine.
On peut aimer Dune, ce qui est mon cas, ET Eugénie Grandet. Un beau moment. Magnifiques acteurs.
4 0
Macaron16
11 abonnés 49 critiques Suivre son activité
2,5
Publiée le 7 octobre 2021
Quelle mouche a t-elle piqué Marc Dugain pour avoir donné à Eugénie Grandet un "air de notre temps" ? Charles, plutôt que de partir en Inde pour faire le commerce des épices fait fortune en Amérique dans le commerce d'esclaves. Eugénie, une fois libre, refuse toutes les propositions de mariage et reste célibataire, ne voulant pas lier sa vie à un homme qui n'aurait pu bien sûr que l'emprisonner. Quel dommage d'avoir donné un look "woke" au chef d'oeuvre de Balzac !
4 3
Cinemadourg
770 abonnés 1 520 critiques Suivre son activité
2,5
Publiée le 30 septembre 2021
Dans les années 1830, à Saumur en France, nous allons suivre une longue page de la vie provinciale de la famille Grandet.
Le père Félix, riche tonnelier et maladivement avare, fait vivre sa femme et sa fille Eugénie dans l'ignorance totale de cet argent.
Leur vie est plate, monotone et frôlant la pauvreté au jour le jour.
Quand le jeune et beau Charles Grandet, le fils du frère de Félix, est envoyé de Paris par un père criblé de dettes, la vie et le destin d'Eugénie vont doucement évoluer.
Même si le trio de comédiens Olivier Gourmet/Valérie Bonneton/Joséphine Japy fait le job à l'écran, cette étude des moeurs de cette époque ne fait pas palpiter les coeurs ni vibrer les âmes.
L'ensemble est mou, sans relief et sans véritable force charismatique.
Intéressant pour connaître l'oeuvre d'Honoré de Balzac, sans plus.
Site CINEMADOURG.free.fr
5 6
Yves G.
1 470 abonnés 3 492 critiques Suivre son activité
1,5
Publiée le 5 octobre 2021
Charles Grandet (Olivier Gourmet) est tonnelier à Saumur sous la Restauration. Son sens des affaires l’a conduit à amasser une fortune immense qui fait de sa fille, Eugénie (Joséphine Japy), le meilleur parti de la ville. Mais sa maladive avarice condamne sa famille à une vie austère et grise. Eugénie rêve de s’en échapper. L’arrivée de son cousin parisien, Charles Grandet, dont le père, acculé à la faillite, va bientôt se suicider, ouvre à la jeune fille de nouveaux horizons.
Comme tout le monde (ou presque), j’ai lu "Eugénie Grandet" au collège. Et comme tout le monde (ou presque), j’ai gardé un mauvais souvenir de cette lecture. Mauvais souvenir = j’avais été beaucoup moins transporté par Balzac que par Zola ou Stendhal. Mauvais souvenir = à cinquante ans passés, j’ai complètement oublié cette lecture.
Faut-il remercier Marc Dugain – l’auteur de romans à succès qui, après "L’Echange des princesses", tourne sa deuxième adaptation en costumes – d’avoir revisité cette œuvre panthéonisée et, disons-le, un peu poussiéreuse ? On se le demande.
On voit mal en effet son objectif, si ce n’est bien sûr d’attirer tous les collégiens – et tous leurs parents anxieux – qui, à la veille de la remise de la note de lecture d’un livre qu’ils n’auront qu’à moitié lu, le visionneront à la hâte pour bâcler leur devoir. A-t-il entendu trouver à ce roman vieux de près de deux siècles une nouvelle modernité ? On pourrait le penser, à son épilogue qui s’éloigne de celui du roman. Très politiquement correct, Marc Dugain ne se contente pas de transformer Charles en horrible négrier (alors que, dans le roman, il était envoyé aux Indes, il s’enrichit dans le film dans le commerce triangulaire qui était pourtant à l’époque en plein déclin), il fait d’Eugénie une égérie féministe. C’est prendre beaucoup de liberté avec le personnage.
Certes, "Eugénie Grandet" est joué par un Olivier Gourmet toujours parfait, une Joséphine Japy qui y met toute la grâce virginale nécessaire et une Valérie Bonneton qui prend un plaisir masochiste à se sacrifier. Certes aussi, le film est remarquablement éclairé, offrant quelques uns des plus beaux plans du cinéma – comme s’y était déjà essayé avant lui "Délicieux". Pour autant ces qualités ne sauvent pas "Eugénie Grandet" de l’académisme un peu appliqué qui le menaçait et dont il n’arrive pas à s’extraire.
6 10
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